On a l’impression d’avancer, comme un escargot, on avance, comme un escargot… et pourtant quand veut mener son blog au rythme de ce chemin molluscule, on a du mal à étaler; la vie va plus vite.
PALAI-FOKAIA et ANAVYSSOU, stations balnéaires un peu quelconques, LAVRION, aussi grande que moche, occupée à 95% par des clônes de location, voiliers de plus en plus gros préparés pour la saison par des employés qui n’ont pas l’air bien joyeux. Toujours la tristesse et l’ennui auxquels on reconnaît la recherche exclusive du profit…
Mais j’ai pu faire réparer le hors-bord de l’annexe dans la journée, et je vous souhaite la même réussite dans le redémarrage de votre motoculteur aux beaux jours!
KARYSTOS c’est le contraire. Petit port résolument grec, ouvert, où les gens sont sympas et semblent heureux de vivre, nombreux commerces dont trois poissonneries au centre du village! et j’y retrouve même des copains allemands rencontrés à Agia Marina.
Un peu plus loin ce tout tout petit port improbable sur l’île de KAVALIANNI qui ne peut contenir plus de trois bateaux. Une énigme, cette île: de nombreuses routes goudronnées de 5 m de large, mais pas une voiture; de multiples arrivées d’eau et des poteaux électriques comme pour un lotissement, mais pas d’habitations à l’exception d’une maison sur les hauteurs qui semble abandonnée au milieu du maquis, avec sa piscine (vide) mais sans aucune voie d’accès.
Dans le port un autre voilier, Taravel, appartenant à un couple de français charmants qui naviguent depuis longtemps.
Et enfin cap sur ERETRIA où nous allons nous faire coincer contre le quai par un vent du sud; puis du nord, violent, toute la nuit.
Une très belle rencontre que celle de ce compatriote qui habite ici, au bord de la baie, et qui est venu me voir, intrigué par Ponyo. Il m’a invité à manger chez lui avec sa femme grecque dans leur maison de famille simple, chaleureuse et belle. “Tu veux te doucher?” “Tu as besoin de laver du linge?”… petites phrases auxquelles on reconnaît les gens qui ont bougé; qui se sont mélangés, qui ont du coeur … certains disent “Philoxenia”.
Alors pas de photos et discrétion … je n’en dirai pas plus. Mais après deux jours passés avec eux j’avais le sentiment de les avoir toujours connus. Et j’aimerais les revoir un jour à ERETRIA, jolie ville, et son joli petit musée…
Ce soir le vent avait tourné, me permettant de quitter le quai sans souci, mais j’ai passé trop de temps à préparer le passage du pont de Chalkida et le vent est repassé sud; il faudra attendre demain pour partir. Mais quel sens de l’hospitalité et quel bonheur d’avoir pu partager un moment avec ces personnes; de savoir qu’elles existent, ou simplement de pouvoir penser à elles quand parfois je me retrouverai un peu seul sur la mer.
“On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis”