HYDRA, SPETSES, NAUPLIE…

 

 

 

Eh bien non. On navigue avec le Vent… enfin on essaye, et une idée plus ou moins précise d’un timing global. Cela diffère beaucoup d’un individu à l’autre. Assez flou dans mon cas; mais présent. Dernière baignade à Sptetsès dans une eau en dessous de 24 (oui je sais je fais mon délicat): l’automne arrive, et ce n’est pas un mythe grec. Pour l’instant le vent est sud, sud-ouest, ou absent, selon la position de l’anticyclone, il finira par passer nord, amenant du froid ou du gros temps qui sait

        

HYDRA: l’incontournable. Je n’avais pas envie d’y aller. Temps gris maussade, un peu le “grec” qu’on a chez nous. Des touristes façon Noirmoutier… qu’est-ce qu’il a contre Noirmoutier?.. Rien. Sauf qu’à force d’y construire vos baraques habitées 3 semaines par an vous avez fini par la transformer en pâté de maison… ça c’est dit! … Alors disons St Tropez… qu’est-ce qu’il a contre …? Rien. Mais St Tropez a disparu … Et Hydra? Eh bien Hydra non! Il y en a encore pour tous les goûts:

Pour les clients aisés, mais pas que, pour les amoureux des croisières, mais pas que, pour les familles prout-prout (soyons honnête je n’ai entendu personne déclamer: “Charles-Albert, veux-tu cesser d’importuner Marie-Fraise de suite, je te prie!” comme à Noirmoutier), mais pas que; pour les randonneurs, les grecs en vacances, les retraités…

Très joli petit port de carte postale en bas  avec de beaux pavés sous les terrasses des cafés, des boutiques sympas …  Pas de voitures, pas de routes; seulement des chemins, des  chevaux, des mulets, de belles maisons, beaucoup d’églises et d’escaliers.

En haut peu de monde, sur le sentier du monastère (peut-on rappeler que la vocation première d’un monastère n’est Pas de distraire les touristes?).

Vue sur la montagne, quelques bergeries d’altitudes, espacées, lumineuses et paisibles … oui une très belle ile qui sait rester intacte. Un petit résumé de la Grèce. Je signale au passage que depuis que je m’y promène je n’ai pas assisté à une altercation, ni incivilité en ville ou dans la circulation (les grecs roulent tous sans casque), ni mouvement d’humeur ou même d’impatience. Et ce n’est pas faute de caractère.  Il me semble que ces gens éprouvent une sorte de respect pour l’autre qui n’exclue pas l’ironie ou la malice mais qui sait rester dans les limites du vivre ensemble. La vie en Grèce peut être sans doute grave, mais avec élégance.

     

 

 

SPETSES:

Si Hydra m’a séduit d’emblée, Spetsès non. Je suppose que la ville gagne à être connue et qu’il fait bon y vivre, y avoir des amis, des habitudes. Y trouver ses marques. J’y ai aimé ce balcon immense sur la mer avec le continent en face, la luminosité du soir, cette sorte de vie au ralenti qui semble y animer chacun, autochtone ou touriste, jeune ou vieux. Moins ce défilé perpétuel de scooters dont le seul but semble d’aller chercher plus loin ce qu’on cherchait ici.

 

NAUPLIE:

Le golfe d’Argos, la forteresse vénitienne de Palamède et ses près de mille marches, ses environs, Némée, Tirynthe, Mycènes.. (Mycènes, soit dit en passant qui se voit de partout, je m’en suis rendu compte en rentrant de Nauplie …)

         

Nous sommes arrivés le jour du “ochi;” (non!) le 25 octobre. Le non à Mussolini en 1940; jour férié. Un peu étonné de voir les restaurants pleins des 18h-18h30 alors qu’à part quelques touristes on commence à servir en terrasse vers 20h-20h30, en bon franchouillard j’imaginais que les grecs dînaient plus tôt ce jour-là pour quelque obscure raison, spectacle, feu d’artifice… Pas du tout! Les grecs ne dînent pas; ils déjeunent!

Est-ce la perspective du retour en France ou le sentiment d’avoir fait le plein de belles choses ces derniers mois.. je n’ai pas eu envie de sortir de Nauplie; ni même de ‘monter là-haut’. Juste profiter de l’ambiance estivale, des boutiques, de l’animation… Et Nauplie est vraiment une ville très agréable à vivre.

  

Serait-ce parce que ce n’est pas une île?…

 

 

 

 

DE CHOSES ET D’AUTRES… (4) AEGINA

‘Eloge de la fuite’ de Laborit… La notion s’applique parfaitement au Voyage. Le voisin, le port, l’exposition au vent ou à la houle ne te plaît pas… tu ne les changeras pas. Pars. Cependant, où que tu ailles tu ne t’échapperas pas. Si tu ne supportes pas ce que tu es, change. Cela tu peux le faire:

“où tu n’es pas le bonheur est”.

 

Delphes, Mycènes… comment à présent ne pas être déçu par le quotidien des escales ‘normales’, ces petites villes qui ne sont devenues grandes que par ‘accident touristique’? comment retrouver cette sensation d’envol?…

 

 

 

 

 

 

 

 

Après Poros la magnifique… disons, la gracieuse …

… retour à Egine pour rencontrer le patron du chantier Kanonis, au nord. Avec tout de même une étape à Agia Marina  que j’aperçois en remontant la côte Est.

Pourquoi ne pas s’y arrêter ce soir pour voir le temple d’ APHAIA (Aféa)?

Trois bateaux tournicottent en même temps dans le port pour s’amarrer. Comme d’habitude j’ai préparé le mouillage (ancre), ET l’amarrage cul-à-quai (ancre, aussières arrières), ET aussi l’amarrage le long du quai (amarres de pointe + une longue garde sur un bord), car je ne sais pas quel choix s’imposera. J’attends. Ils ne cessent de changer d’endroit. “ allez-vous??”.

Je finis par faire un créneau entre deux voiliers et m’amarre le long du quai  Est. Une demi-heure après ils tournent encore. En fait ils s’entraînaient à accoster! Bonne idée. Mais bon, vous n’êtes pas seuls!!… essayez d’être un peu lisibles les gars… !

Le temple! Il est 17h30. J’arrive en haut à 18h en nage. Le site ferme à… 18h! Grrr… Alors je fais le tour, des fois que…  Paysage admirable sur la mer vers Athènes dans la paix du soir, le site est magnifique. J’y retournerai… j’ai toute la vie. Immortel! … hum…  il est temps de redescendre de l’Olympe: nous ne sommes pas des Dieux! Beaucoup d’hommes qui l’avaient oublié l’ont payé de métamorphoses diverses, arbres, pierres, monstres, cochons …

Et puis le port d’ EGINE

C’est vrai qu’elle est jolie cette ville d’Egine, Aegina …

Parti tard de chez Kanonis, je me doutais bien pourtant …… qu’il n’y aurait pas de place à quai pour nous.

Petit tour dans le port avec Ponyo, tranquilles… puis nous ressortons pour mouiller sagement à l’extérieur; le temps de gonfler l’annexe, d’allumer les feux de mouillage, c’est déjà la nuit. Elle tombe de  plus en plus tôt.

Ouzo avec blister de graines apéritives! (on est loin des mezzés-maison traditionnels), taverna, poulpe au vin, moyen, mais je fais la connaissance de deux compères sympas dont l’un vient de Durban-Corbières, autant dire de chez moi, et l’autre de Bretagne. Dommage ils repartent demain. Echange d’adresses-mail, de 06, comme quand on était minots… non…

nous n’avions pas de 06.  Juste le téléphone des parents!…

Comme quoi adulescence ne rime pas forcément avec naufrage; comme quoi l’autre n’est pas forcément un empêcheur de tourner en rond; comme quoi tout est devant nous, tout est possible… Ah, merveilleuse liberté! Savourons notre miel, notre vin. Le vinaigre viendra; et puis encore le soleil. Que dire d’autre à ceux, de par le monde, qui ne voient plus la lumière dans l’ombre de tristes obscurantistes voleurs de vie et autres fabricants de bombes à retardement ?

Bien. Il est temps d’aller à terre. Il est paraît-il tout près un temple d’Apollon dont il reste .. une colonne debout. Mais la curiosité …!

Mauvaise pioche le site est fermé le mardi… De loin la colonne rescapée a des airs de Corcovado.

 

Je ne sais pas à quoi ressemble Egine en été. Mais en octobre c’est une petite ville idéale et charmante, variée, vivante; ouverte… C’est la ville où l’on se sent bien, où l’on se promet de revenir, où l’on se moque que le temple et le musée soient fermés car on sait qu’on reviendra, avec le petit restau bleu dont tout le monde rêve, le tzatziki filandreux et divin avec un peu trop d’ail, le pain au goût inattendu d’anis, le serveur indispensable qui se fait engueuler par son patron, peut-être son père, les bruits d’enfants dans l’eau peu profonde (ne sont-ils donc pas à l’école?), beaucoup de français, plutôt discrets, et encore tant à voir… alors… rester un jour de plus??

     

 

NAVIGUER AGAIN…

Toutes ces visites, pas mal de vents contraires, voire pas de vent du tout, un équipier .. on va dire différent…  et la navigation dans tout ça?

Car si le moteur nous octroie une grande liberté, quand sa maintenance est sérieuse et régulière, il reste à bord d’un voilier un peu comme un étranger. Il ne fait pas partie de la famille, comme le baromètre, le rhum, ou le Gps.

EGINE PERDICA:

a Ça vous dirait d’aller à Egine (Aegina)?

Venant de Palaias Epidavrou, au moteur vent de face, le plus court était le port le plus au sud. Perdica.

Perdica fait partie de ces ports au demeurant charmants, que le débarquement d’une flottille sur le coup de 17-18 heures rend insupportable, comme Nydri, Vathi, Kioni … Nous sommes arrivés dans l’après-midi un mercredi: une dizaine de voiliers, amarrage “cul à quai” sans stress, bons rapports avec les voisins…

Le lendemain, une fois mon équipier débarqué pour qu’il puisse prendre le Ferry pour Athènes, ça arrive par demi-douzaines, ça mouille, ça se gêne, les ancres se superposent, dérapent, cinq ou six équipiers mais personne qui assure et les bateaux semblent énormes. Quelle différence avec ce couple rentrant son “X-yacht” dans le port de Palerme, de mémoire un 46 pieds, dans un espace hyper réduit en discutant de choses et d’autres… J’ai compté plus de 50 yachts, et beaucoup n’ont pas pu rentrer.

Ce ne sont pas les personnes que je blâme, chacun fait comme il peut, mais le système prétentieux qui permet ce genre d’ambiances. Car nous n’avons qu’un bateau, nous autres ‘owners’  (propriétaires), et il est bien petit quand ces monstres viennent s’écraser dessus avec un tout petit vent de travers et que le skipper, au lieu de recommencer sa manoeuvre, insiste bêtement pour ne pas “l’avoir ratée” , et que ça dure une heure ou plus  dans le rugissement des propulseurs d’étrave!

Arriver vite; repartir tôt; trouver un autre Perdica sur la route d’Athènes où on a loué le bateau qu’il faut bien ramener, catamaran bien lourd avec une bôme à 4m d’altitude, ou monocoque de 50 pieds au fardage de Caravelle du XVIème (prise au vent due entre autres à la hauteur sur l’eau), bar, restaurant, bar … Voir Delphes?…

Le lendemain mon voisin allemand a dégagé son ancre de celle du voilier qu’il avait sur bâbord. Tout le monde parti j’ai levé la mienne pour Poros la magnifique, autre Perdica mais suffisamment étendue pour absorber toutes les flottilles d’Octobre  (en août c’est autre chose), et j’ai pu étrenner mon premier amarrage par l’arrière en solitaire, fier comme bar-tabac!  Octobre. Quel joli mois !

POROS et GALATAS:

Je pensais hiverner le bateau au sec dans un des chantiers de Galatas. Mais ils sont loin de tout. Le ship local (shipchandler, vendeur de fournitures pour bateaux) me conseille Egine pour les travaux de résine, et j’aimerais que la coque soit nickel (dans le sens “étanche”), car en de nombreux endroits la résine était apparente lors du précédent carénage, et la peinture époxy dont je les ai recouverts n’est pas une solution durable. En plus le gel-coat, je ne sais pas qui l’a réalisé, est très mince… Egine,  ça tombe bien, j’en arrive!!!

J’irai donc demain dimanche, pour voir ce monsieur qui me paraît sérieux. Ce qui laisse l’après-midi pour découvrir Poros. D’ailleurs j’y vais. Il est déjà 15h!

 

… ET MYCENES

Je dois à deux voisins de table français d’avoir poussé en taxi jusqu’à Mycènes. La représentation que j’en avais était une porte massive et sombre, un masque mortuaire en or sans trop d’intérêt, et c’est à peu près tout.

En fait le site de Mycènes ressemble à son histoire dominatrice et conquérante. La ville, en hauteur, voit loin, jusqu’à la mer, sur presque 360 degrés, et elle est  protégé par de larges et hauts murs de gros blocs ajustés. La porte des lions donne une

 

 

 

 

 

 

 

impression de force et de puissance. Le musée, lui, est riche en poteries, en armes, en bijoux et en objets divers.

OLYMPIE ET EPIDAURE

 

OLYMPIE:

A Corinthe nous louons une voiture pour Olympie, tout à fait à l’ouest du Péloponèse. Site grandiose qui n’était pas dans mes priorités, mais qui nous a permis de traverser l’Arcadie, surtout par les petites routes.

Le site est impressionnant. Mais pas charmant. Cela séduira les personnes qui choisissent le mille-feuilles sur un plateau de petits gâteaux; mais quelques très belles découvertes tour de même:

Le stade, bien sûr, Hermès portant le jeune Dionysos, et cette fascinante tête de jeune lutteur.

EPIDAURE:

Le taxi me dépose à Epidaure avant l’ouverture de la billetterie. Seul avec les chants d’oiseaux dans le plus grand et le mieux conservé des théâtres de Grèce. Sur le rond central s’imaginer face à un public antique de plus de 13000 spectateurs.            Il paraît que l’on peut entendre le moindre chuchotement depuis n’importe quelle place des 55 rangées de gradins. Public antique pas seulement, car chaque année se tient ici un grand festival international de théâtre dans plusieurs langues.

Il reste que les gens venaient là pour se soigner. De très loin, telle était la renommée  du grand Asclepios. Bains, massages, exercice, diététique, autosuggestion… Le site est vaste comme celui d’Olympie, mais je le trouve plus élégant.

 

Le grand théâtre d’Epidaure:

(plus près de la côte on trouve aussi un ‘micro-théâtre’, mais je ne l’ai pas visité)

Le site:

En fait il faut imaginer Epidaure comme une ville de soins internationale, avec cabinets de consultations, spécialistes, hébergements, école…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’où vient qu’une statue grecque, même abimée, même sans bras, même sans visage… est belle? (ici Arthemis)

CORINTHE ET LE CANAL

Quoi de mieux pour redescendre de Delphes que la traversée d’un canal, commencé sous Néron?

Corinthe, petite ville jeune et pimpante, facile à vivre.

La ville a pour égérie Pégase, le cheval que monta Bellérophon, natif du lieu, après l’avoir dompté grâce à Athena, pour tuer la Chimère et échapper à ses flammes. Patrie aussi de Sisyphe, je crois, mais en Grèce il y a toujours une histoire à l’intérieur de l’histoire…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE CANAL:

Il permet de relier la mer Ionienne à l’ouest, à la mer Saronique à l’Est sans devoir faire le tour du Péloponèse en remontant les vents du nord qui soufflent depuis la mer Egée.

Un peu plus de six kilomètres de long, creusé dans le roc à plus de 70m par endroit; il se dit que c’est la traversée par canal au mètre la plus chère du monde … que dire de plus?

C’est chouette!

 

 

DELPHES: L’EBLOUISSEMENT !

Aurore aux pieds légers…

Le théâtre, tôt le matin

Le stade de Delphes

L’Omphalos…

(Qui a dit: “Les cons osent tout; c’est même à ça qu’on les reconnaît” ?)

Les abords de Delphes et le village:

 

 

 

 

Petite promenade dans les hauts sur le sentier qui va au mont Parnasse… eh oui tout cela existe pour de vrai.

 

Le site du temple d’Athéna, un enchantement qui disparaît avec le premier bus, un peu avant 8h et demie… Comme il est en accès libre un peu en dehors, certains y vont avant 7 heures. La veille, pour être au guichet à l’ouverture (nous n’étions que deux), j’avais pris une chambre au village.  Sans équipier je serais bien resté une deuxième nuit pour assister au lever du jour dans la proximité d’Athena.

Une merveille d’équilibre, de proportions, d’implantation, d’orientation … une demeure pour une Déesse.

απαγορεύεται αυστηρά να δίνουμε φιστίκια στους θεούς
(il est formellement interdit de donner des cacahuètes aux dieux)

Et bien sûr le très beau musée: juste quelques pièces pour donner une idée…

… quelques frises, aussi…

 

 

 

 

 

 

 

… et cet Aurige à couper le souffle: il n’a que 24 siècles !

Delphes, Olympie, Epidaure, Mycènes… comment rendre compte ou simplement garder une trace de la beauté intacte de ces lieux, tôt le matin, avant l’odeur et le bruit des bus, les groupes badgés, les seniors en habits ‘techniques’… “dérision de nous dérisoires, chantait Souchon… Chants d’oiseaux au théâtre d’Epidaure, bruit du vent dans les arbres de la source Castalie, lumière oblique sur les colonnes de Delphes, oiseau décollant d’un temple en ruines d’Asclepios, temple d’Athena ouvert comme un regard sur la vallée, aurige concentré sur sa course, statue d’Arthemis la belle (était-elle rousse, brune ou blonde je l’ignore…) La beauté est partout et il y a toujours un moment où les Dieux acceptent de se montrer à celui qui vient de loin, avec son coeur et avec son bateau.

Car la beauté est aussi dans ce chauffeur de taxi qui parle de sa famille… et aussi d’Erdogan, de Rome et de Byzance, des yachts des milliardaires et de ses clients russes.

 

NAFPACTOS, (LEPANTE)… UN PETIT BIJOU; TRISONIA; GALAXIDI

LEPANTE:

Il en est passé, du monde, par ce petit port, à commencer par Miguel de Cervantes qui y perdit la main gauche,

quoi que la bataille éponyme se soit déroulée parait-il un peu plus au nord, dans le golfe d’Oxia, le 7 octobre 1571, il y a 452 ans presque jour pour jour, entre les turcs d’Ali Pacha et une coalition chrétienne victorieuse commandée par Juan d’Autriche   … un très beau tableau; une sacrée hécatombe, aussi!

TRISONIA:

Un “must have seen” que je ne comprends pas bien: “tu as vu Trisonia, au moins?…” Ile jolie, port agréable, un peu suranné, un peu figé, en cette saison, comme ces endroits qui ont connu leur heure de gloire, tenant parfois à un groupe d’amis, un effet de mode éphémère  un peu vidé de sa substance; deux-trois maisons-gîtes louant des voiturettes; peu de sentiers…

GALAXIDI:

Galaxidi c’est autre chose: l’endroit parfait pour laisser le bateau et visiter Delphes; un très joli petit village, agréable à vivre, pour se balader, et refaire le plein…

 

 

Une petite maison sur l’eau pour les petits baigneurs,

une façade de taverne un peu ‘carte postale’,

un oratoire comme on en rencontre partout en Grèce, entretenu ou pas, attenant à un édifice ou non, en bordure de route bien souvent…

 

PATRAS

Cela commence comme ça:

Et l’orage brutal du soir se poursuit par des rafales violentes de vents catabatiques à plus de 30 noeuds.

Dans un régime de vents du nord qui descendent de chaque côté de la Grèce, le bateau se retrouve bloqué par des rafales sud-est contre le quai (j’ai mis des planches pour protéger les pare-battages)… La question est: serai-je à Patras demain?

Le matin le vent n’a guère faibli; je tente seul un départ sur garde, qui pourrait peut-être aboutir si le bateau de pêche derrière n’était pas aussi près de Ponyo, et en plus écarté du quai par d’encombrantes aussières. Me voilà tentant de déplacer le bateau à la main … Heureusement Christos de la Taverna Capitan-del-Mare, chez qui j’ai mangé la veille  vient me donner spontanément un coup de main:  “j’ai un bateau!” me dit-il…

 

 

 

 

 

 

…Et me voilà parti… dans du force 5-6 pas si catabatique que ça et surtout non prévu par la météo. 2 ris, 1 bout de génois, et entrée dans un port de Patras sans aucune place disponible sauf contre un quai au vent dans un clapot infâme …

Patras ville qui m’apparaît très jeune, branchée, avec ses avenues carrées, sans coeur de ville ancien … d’ailleurs je m’aperçois que je n’ai presque pas pris de photos. Pas d’accueil; pas de services; pas de gasoil (le plein en taxi avec des jerrycans);  une marina déglinguée à l’organisation pas très claire.. mais un équipier tout neuf…

 

… et une vue sur le pont à 4 piliers de Rion-Antirion:

Oui, je sais, on n’en voit que trois… Quand on demande l’autorisation de passer, on nous envoie une réponse favorable du style: “3 piliers à gauche, 1 à droite” pour préciser la voie, car il y a du monde, de la vague, et une belle accélération du vent, du courant…