LEROS EN COUP DE VENT

(.. ou coup de vent à Léros …)

On ne peut pas dire qu’on ait été pris par surprise. Le coup  de vent de sud-est (force-7 rafales attendues 43 noeuds), est prévu depuis plusieurs jours. A ICARIA mes voisins italiens ont préféré attendre. La descente vers LIPSOI (Lipsi) sous génois seul au portant, même  avec 25 noeuds de vent du nord,  est une balade. Contre le vent ce serait autre chose.

Celui-ci  doit passer sud  vendredi aux aurores, et nous nous dormirons en bas de LIPSOI mercredi (à l’abri du nord), pour pouvoir être au nord de LEROS (abrité du sud)  jeudi soir;  le temps de nous préparer. Sur le papier la baie de Plofouti  semble convenir.

          

(la baie voisine déjà bien pleine …                                                         … et la nôtre de loin vue d’en haut)

Sur ces photos, la veille du coup de vent, tout semble si tranquille … Mini grimpette jusqu’à un petit prieuré où une dame qui fait l’entretien me parle, dans un français impeccable appris à l’école, de la politique française, de la fin du second mandat du président Macron, de la  Grèce, de l’Europe … l’aventure est au coin de la rue! : combien connaissent en France le nom du président grec? …

Le lendemain, le vent a tourné, et je me retrouve un peu trop près d’un cata américain arrivé avant moi, alors je bouge pour jeter l’ancre de l’autre côté de la baie pendant que le vent commence à souffler.

D’ailleurs c’est peut-être un mal pour un bien : de mon petit coin je vois les ancres chasser, les bateaux chercher un autre  ancrage… mais ils ne sont pas légion les ancrages ; peu de plaques de sable, beaucoup d’herbiers sans aucune tenue… Seul c’est difficile de repérer les zones sableuses, conduire le voilier dont  le vent ’embarque’ l’étrave, obligeant à garder pas mal de vitesse, puis filer l’ancre au bon moment …

D’autant que certains font n’importe quoi avec des bateaux énormes , mouillent en avançant sans regarder ni carte ni vent ni voisinage : l’un d’eux emporte coup sur coup les ancres de deux voiliers en place depuis la veille (les deux bateaux de la photo) ..

 

…  ratissant la baie en tous sens comme un camion fou ( s’en est-il seulement rendu compte?)

On le voit arriver vers soi avec effroi et on lui fait tous de grands gestes comiques et frénétiques avec les bras!

Sur les dix-sept ou dix-huit bateaux que nous étions en début de matinée, cinq renoncent et s’en vont, et la moitié au moins doit re-mouiller deux ou trois fois.

Je me crois à l’abri car mon ancrage tient depuis des heures. Mais d’un coup  je me mets à dériver, lentement sûrement, sans raison particulière, et je passe un moment à retrouver un spot de sable qui accroche, dans 4 mètres d’eau où je file les 50 m de chaîne que j’ai en stock!

Tout ça a pris la journée. Les conditions n’étaient pas exceptionnelles, 35 noeuds peut-être. Mais la nuit tombe, le vent n’a pas vraiment faibli. Sil faut ré-ancrer cette nuit à la frontale … j’appellerai ça un drôle de cadeau d’anniversaire … (et oui!)… Je règle l’alarme de mouillage sur 30 mètres … et je vais  lire un bon moment avant d’oser aller dormir!

C’est l’alarme de mouillage qui me réveille étendu dans le carré; 35 noeuds; le mouillage qui ne dérape pas ‘mais’ … On n’est pas grand chose à deux heures tout habillé, quand hypnotisé par la trace élastique et capricieuse de son bateau sur la tablette on se demande : ça va tenir?… et si ça ne tient pas je fais quoi?…

(Bref: il y eut un matin …        

 

…  et même un matin avec une petite attention de Charly, du catamaran américain Kaya (une chanson de Marley, et une actrice aussi …) pour me remercier d’avoir déplacé mon bateau et m’avoir vu galérer hier soir tard,  à la recherche d’un mouillage que je ne pourrai de toute façon pas tester avant la nuit …)

Sympa!

 

 

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