AMORGOS : L’ILE MERVEILLEUSE

Beau temps; levé tôt, et décidé à louer un scooter! … Hélas ça ne s’annonce pas bien du tout: allées et venues de bus, gros bateaux de croisière dans la baie …  où que nous allions nous ne serons pas seuls. L’idée même d’arriver à la CHORA d’Amorgos ou au monastère d’Hosoviotissis avec une escorte de seniors en classe ‘découvertes’ me donne envie de fuir. Mais je loue quand même le Sym (c’est la marque qu’on trouve partout) pour deux jours. On verra bien.

Dernier café avec Chantal dans le petit salon de thé de charme qu’elle a déniché sur le port; le patron, roumain, parle français. Comme l’employé sénégalais du ‘rent-a-car’. A peine nous disons-nous au-revoir que déjà leur voilier  s’éloigne sur la route de  Naxos. Bon vent Vinarius!  

Un quart d’heure plus tard je roule vers Kalotaritissas à l’ouest, où nous avions jeté l’ancre l’an dernier par gros vent.

KALOTARITISSAS :

       

Je renoue avec les paysages que j’avais tant aimés, et roule sans m’arrêter, remettant  les photos à plus tard, convaincu de ne jamais parvenir à faire rentrer Amorgos dans mon téléphone. L’Iphone?.. J’ai déjà fait dix kilomètres quand je m’avise qu’il n’est dans aucune de mes poches! Ce n’est pas vrai ! je vérifie cent fois par jour que je l’ai sur moi! une vraie névrose! .. Mais ma poche est ouverte… (je vous assure que  ce n’est pas un procédé d’écrivain raté pour entretenir le suspens). Demi-tour. L’étui est rouge, ce n’est pas par hasard…

Je le retrouve par terre au dernier endroit où j’avais consulté la carte. Pffff !

 

Je reconnais le champ de l’an dernier à son panneau ‘à vendre’, l’épave de l’Olympia, l’anse aux eaux turquoises,  son  bar de plage encore fermé. Les bateaux de pêche sont à sec pour l’hiver. C’est juste beau. Sur le retour la ‘baie du Paradis’;  au-dessus  un monastère avec de nombreuses fenêtres sur une vue inépuisable.

 

Plus loin je m’aperçois qu’un des bateaux de croisière vient de quitter la baie. Essayons de visiter la Chora, si la foule est repartie …

LA CHORA :

Comment peut-il exister des endroits aussi beaux? Non seulement il n’y a personne, mais contrairement aux Choras mercantiles des Sporades ou d’ailleurs, rien n’est là pour faire joli. Je vais de surprise en surprise. Chaque pas est un pas vers le bonheur. Les gens sont gentils, accessibles; je ne remarque pas cette  défiance latente que l’on  ressent assez souvent en Grèce. Etranger … On s’y fait bien sûr. Comme on se fait au poids d’un sac.

   

     

Et je fais là deux belles rencontres.

La première sur la place, d’une jolie guide avec qui je parle longuement de la Grèce, des autres îles, d’Athènes ou elle vit, d’Istanbul … Comme le temps passe vite quand on parle la même langue… “Il suffirait de presque rien peut-être dix annéees de moins”… disons  vingt!    “Vraiment de quoi aurions-nous l’air?..”

La vie a de drôles de distractions.

Et la seconde un peu plus bas dans un petit ‘estiatorio’ (restaurant) ombragé où je mange d’excellentes ‘favas’, un couple plus âgé qui vit en Australie, la dame est née ici. Un peu de grec, beaucoup d’anglais … Le temps s’est allégé, il ne pèse plus rien.  Aujourd’hui qu’il fait bon être à Amorgos!

Demain j’irai voir ce monastère, qui est sur toutes les cartes postales. Mais dès à présent un nom me viendra naturellement quand on me demandera comme souvent: “et vous, c’est laquelle votre île préférée? Je ne le dirai pas à tout le monde. Car le monde tue la vie.

Oui je suis tombé amoureux. Rentré au bateau, je me suis endormi sur la banquette du carré, saturé, épuisé de beauté. Cette île est une merveille.

 

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