Ce matin je sors le nez du bateau, à mi-échelle, comme la grenouille-météo . Le vent a nettement molli. Allons louer un scooter pour découvrir un peu mieux cette île, me dis-je, optimiste… Par bonheur le loueur, qui se trouve au niveau de la mer de l’Autre côté de la CHORA qui, elle, ne l’est pas.. n’a que des voitures, ce qui est plus adapté au forecast (bulletin de prévision du temps) du jour: ça souffle encore.
Et nous voila lancés! L’île est en deux parties reliées par un isthme, comme le “papillon” de la Guadeloupe, mais en plus petit. La partie est (côte sud) offre de nombreuses baies et un petit port charmant, Melitzana, bien protégés du nord. Presque pas d’arbres, une route quasi unique, le reste ce sont des pistes. L’une de ces baies est presque entièrement fermée, comme un lac. Je gare la voiture et je vais à pieds voir si la fameuse taverna de Maria que mentionne le guide est ouverte.
La baie (ci-dessous) a quelque chose de sauvage, d’un lieu oublié par le temps. Un voilier y est ancré, apparemment depuis longtemps. Des ouvriers coulent une chape à l’étage de la maison voisine, à l’ancienne, deux bétonnières et dix personnes; brouettes, râteaux, qui n’a jamais fait ça me lance le premier parpaing… Mais la taverne ouvre à deux heures et je repars. Impression d’être au bout du monde; un petit quai; un seul pêcheur, et qui rame… La campagne autour est belle, quoiqu’elle paraisse assez pauvre. Mais en automne nos champs labourés peuvent parfois sembler austères.
(la taverna; on y vient entre 14 et 19h; on inscrit ce qu’on veut manger, quand c’est prêt Maria vous appelle par votre prénom, et on met et on débarrasse sa table… Peut-être un jour… )
Retour par la CHORA; dédale de ruelles en pente où l’on se perd facilement car on ne voit pas dépasser les édifices principaux. Mais il suffit de monter: on ne peut pas aller plus haut que le château! Et c’est superbe (.. en octobre!)
(ç’aurait été dommage de passer à côté)
(cette dame-là je lui ai dit : “bonjour (grand sourire) .. je ne sais pas du tout où je suis!” – et où veux-tu aller? – au port! – ah!” . Après elle m’a expliqué la direction comme si j’étais grec. J’ai compris qu’il me fallait descendre! – oui, oui, oui, merci beaucoup! Ces mamies grecques sont un vrai bonheur!
Puis enfin un tour dans la partie ouest de l’île, sans vraie route littorale, plus difficile d’accès, et aux nombreux ruchers, mais je n’ai pas remarqué de vendeurs de miel en ‘ville’, je l’aurais bien goûté.
Et retour au bateau à Livadhi, car l’eau du port n’est pas buvable, et je n’ai pas d’autre raison d’y aller! Demain matin je rendrai la voiture. Mais le vent revient à nouveau le soir. Ce ne sont pas des régions reposantes. Enfin… d’autres naviguent en mer du Nord ou au Japon, marées, courants, brouillard, growlers… quand ils ne s’alignent pas sur un Vendée-Globe! Tout est relatif.