Vonitsa:
Ce n’est pas Corfou, ce n’est pas Delphe ou Corinthe et j’y suis arrivé avec des rafales à 30, si bien que n’entendant pas le moteur démarrer je me suis dit qu’il me faudrait me débrouiller pour mouiller ( ‘jeter’ l’ancre) à la voile… MAIS c’est la première fois que je me suis senti en Grèce: paysage, gens, rythme, et bien sûr la mer.
Elle n’a pas la limpidité cristalline des prospectus car c’est une eau de golfe, où l’on trouve d’ailleurs pas mal d’élevages, de crevettes en particulier… la crevette c’est un peu comme le tatsiki, rien à voir avec ces impostures qu’on nous vend dans les supermarchés!
Petite marche en bord de mer après avoir laissé l’annexe dans un mini port de pêche. Cela fait partie des questions récurrentes qui se posent à chaque escale: où va-t-on laisser l’annexe? où va-t-on laisser la poubelle? (Les Italiens sont les champions du tri sélectif; en Grèce pour l’instant ce n’est pas au programme, et les côtes, les bords des routes sont jonchés de débris de plastiques divers), où est le super marché? y a-t-il un marché, et si oui quel jour?…
Pour l’instant je me laisse vivre. Tellement qu’en arrivant au château qui domine le village je n’ai pas un sou pour payer l’entrée. Tant pis pour le chateau, la vue est tellement belle depuis la guérite du gardien et d’une jeune fille .. qui me laissent finalement rentrer sans payer. Je suis seul là-haut. L’air est embaumé par des touffes de petite fleurs blanches, la vue est splendide, les cigales, les arbres, impression pour la première fois du voyage d’être totalement au bon endroit, au bon moment et d’avoir exactement tout le temps qu’il me faut.
Ni ennui, ni solitude, ni rien qui me manque à part peut-être de savoir parler grec.