Quand on regarde la carte de Lesbos, on a l’oeil attiré par deux immenses golfes ouverts au sud. Un paradis de marins: se mettre à l’abri de tous les vents; peut-être des ennemis. Avant le Gps si vous étiez Arabe, Phénicien, ou Turc ou Grec d’une autre île, et sans trop de cartes non plus, la connaissance de la géographie locale n’allait pas de soi.
D’ailleurs je suis aussi en repérage dans ce tour de l’île avant l’échéance du 10, retour à Mythylène. Il s’agit de voir de ses propres yeux ce que décrivent les guides, ou ce qu’en disent les autres navigateurs, ressentir l’atmosphère du lieu pour s’appesantir peut-être, plus tard, si affinités…
– ORMOS APOTHIKES : à l’entrée du premier golfe, sur bâbord.
Quand on remonte au près, au ‘trop près’ pour être exact, même avec l’appui du moteur contre un vent de 25 noeuds, qui serait négociable s’il venait un peu plus de l’Est au lieu de vous écarter de la terre … eh bien, on est content de trouver ces paysages limoneux, balisés car les limons s’accumulent par endroit sous l’action des vents dominants.
Les commentaires sur la taverne sont élogieux… il ne reste plus qu’à regonfler l’annexe après avoir assuré le mouillage. Et comme j’ai le temps et l’humeur buissonnière, je pars à la rame et au hasard (zeugma) explorer une première petite rivière. Mais la profondeur diminue très vite…
… et les tortues prophétisent dans un grec ancien qui me dépasse.
Nullement découragé je reprends la rame en souquant ferme contre le vent pour aller à l’aventure. Qui d’entre vous n’a pas eu envie de remonter une rivière juste pour voir, sans avoir à se soucier du soir qui tombe ou de son estomac, ou de la journée du lendemain? Je le fais et j’ai 12 ans, 13 peut-être… Sûrement qu’il y a quelque chose après cette petite plage, ce petit cap…
Oui il y a quelque chose. Un estuaire. Un paysage, un monde merveilleux.
Allez ne t’inquiète pas, tu l’auras ta taverna… juste à côté du port, de la mer, de Ponyo, des bateaux…
– ORMOS GERAS : AVLONAS
(pêcheur avec un bon moteur: c’était après Chrousos, avant Apothikes; on marche à la voile à 7 noeuds, ça souffle bien, et dès qu’on ralentit un peu il gagne sur nous)
Autre ambiance. La météo est capricieuse. Sur le papier elle dit non. Mais le vent a molli. Et si… Il n’y a guère d’endroit pour se cacher sur cette côte. D’un autre côté elle est globalement sous le vent, mais hier celui-ci était plutôt Est. Et remonter du 25 noeuds presque de face, moteur ou pas, n’est pas aisé.
Et aucune envie de repasser la même nuit qu’au mouillage de CHROUSSOS , juste avant Apothikes, ou même en se collant à la falaise, avec un vent de nord on n’échappait pas à la houle de … sud-est!
J’ai de la chance. Le vent est fort mais autorise une remontée musclée, sauf en arrivant à l’entrée du golfe où on l’a juste de face, rafales à 30. L’entrée est magique.
Le mouillage que j’ai choisi est une toute petite station balnéaire avec des fonds qui remontent très vite, passant de 10 à 1,50 mètres, et des baigneurs qui ont pied tout autour. Je cuis. Les gens s’en vont vers 18h. Annexe. Taverna. La plus sympathique que j’ai vue en Grèce. Des sardines à tomber. Des hirondelles au plafond (chelidonia en grec), un écrin de verdure autour d’un “platane” au tronc ridé… Un havre! Il commence à faire très chaud par ici, malgré le retour des arbres dans le paysage.
Et les grecques, dans tout ça… ?
… Elles vivent leur vie, pardi!
A propos; non, ça n’a rien à voir (quoique..) : le formulaire de contact dysfonctionnant (apparemment une quarantaine de personnes m’ont laissé des messages que je n’ai jamais reçus et auxquels je ne pourrai répondre, je l’ai purement et simplement supprimé. Non je ne passerai pas à WP- Form-Pro! Mes amis ont mon adresse email et ce blog n’a aucune ambition commerciale ni même publique. Avec toutes mes excuses.