KARDAMYLA

           

La menuiserie est finie et je suis content. Malheureusement j’attends toujours les coussins du cockpit et la carte bleue; mais je ne vais pas rester scotché à Mytilini 15 jours de plus!

Direction CHIOS,  Après un essai de mouillage sur la côte nord d‘OINOUSSES  (les vents sont en général de nord,  il n’y a pas d’avis sur ce mouillage, utilisable seulement par vents de secteur sud… enfin j’espère). Jolie baie, petite mais sans houle, mouillé par 5 mètres, fonds d’herbiers et de sable, à 200m de la plage; une paix royale … Un bêlement d’Une chèvre… Je prends masque et tuba et je vais à terre. Crawl. L’impression de se laver de la ville. Puis le soir tombe doucement. Le vent passe bel et bien au sud.

Le lendemain tôt en route pour Kardamyla. Chantal et Markus m’y attendent. Retrouvailles, et l’occasion le jour suivant d’une belle promenade (Peripathos) après une nuit de pluie diluvienne, la première depuis des lustres.

          

Et aussi un plouf à la plage voisine au milieu des mémés en chapeau, qui ont probablement mon âge et sur lesquelles je teste bravement quelques mots savants de grec sur la température de l’eau. La pluie.  ‘C’est si bon’ pour les nerfs, pour la campagne, pour le bateau… les nuages sont d’une légèreté étonnante au-dessus de la côte.

        

Markus part louer une voiture à Chios avec son VTT, 35 kms quand même. Et nous nous marchons le long du sentier côtier, puis de la route. Il n’y a personne. Délicieux sandwich feuilletés au poulet achetés à la boulangerie, assis sur les marches d’un escalier au bord de l’eau.

Traduits en mots un sentiment de plénitude qui se passe très bien du superflu, insoucieux du temps, libéré et libérateur de nous-mêmes. C’est si tranquille autour… Tout est à sa place, des bouteilles en plastique à l’odeur de l’urine dont nous nous sommes quelque peu éloignés …

Le lendemain petit tour sur la côte nord. Je ne m’en lasse pas …

… et retour par le Castro de Pytios et la route des monastères ..

      (feux de l’an dernier)

       

(ci-dessous une promenade sur les falaises Est de Kardamyla)

       

 

 

RETOUR A MYTILINI

RETOUR A MYTILINI :

Ali part le 26 et j’aimerais bien le revoir; idem pour Chantal et Markus de Vinarius qui arrivent le 28. Et quelques petits travaux seraient les bienvenus: 2ème moitié de l’entourage des fenêtres en bois, “checking” des injecteurs, réparation d’un gousset de latte décousu sur la GV qui risque de s’aggraver… Se décider pour l’endroit où hibernera le bateau début décembre (Aegina)…

           (Lagkada: difficulté d’amarrage imprévue: supports de poulpes à hauteur de filières!)

Voile et moteur depuis Chios-marina, vent de nord-ouest modéré, je vais mouiller à Inoussès. Le mouillage est encombré de gros yachts à moteur avec leurs “lignes de rivage”. A la tombée de la nuit leurs équipages détachent les aussières des rochers. Leurs annexes font parfois presque la taille de Ponyo. Etoiles et nuit sereine.

Le lendemain nous sommes de retour à Lesbos.

           

Le “town quay” de Mytilini n’a pas changé mais il est presque vide. Encore quelques plaisanciers turcs… des bateaux de croisière…

Les fenêtres seront terminées dans 10-15 jours. Le “mechanist” doit passer. Je descends la GV de sa bôme pour le voilier, le “sail maker”… Tout semble aller pour le mieux …

 

 

(la petite plage – avec douche – où je vais nager un peu tous les jours 🙂 )

 

 

 

… quand, en sortant d’un magasin j’entends un ‘bling’ téléphonique dans la sacoche. Je l’ouvre : ma carte bleue n’est pas là où elle devrait, à côté du téléphone. Ni dans mes poches, ni sur le trottoir (j’ai fait 30 m) ni dans la boutique. Et c’est le moment que choisit internet pour bogguer…

Opposition, banque, consulat, Westernunion … journées pendu au téléphone. Il me reste 25 euros.

Sur les dépliants des banques la vie est simple et tout est fait pour votre  sécurité de consommateur Premium. Dans la vraie vie la ligne dédiée à votre carte est délocalisée en Egypte ou en Tunisie, votre interlocutrice a une empathie de parkmètre, on est vendredi l’agence de votre village ouvre mardi, et avant de comprendre la raison du dysfonctionnement d’Orange on vous dit que les JO ont fait exploser votre capital-gigas mais que pour en racheter… Quant à la carte Sim du forfait à 2 euros de Free c’est une Très mauvaise idée: deux jours après, juste pour les mises à jour, applications restées ouvertes et autres impératifs de fonctionnement je leur en doit déjà 40 !

Je vous la fais courte et heureuse: une semaine après la police retrouve mon Port-Folio (en Grec) avec Visa, Vitale, permis bateau etc… ET 200 euros en espèces que la dame qui a ramené le tout au commissariat n’a pas touchés… Elle ne veut rien. Elle dit que c’est juste normal…  Il n’y a pas que la loi de la jungle et des séries américaines. N’empêche, ça fait du bien …

Enseignement de tout ceci: voyager avec suffisamment de liquide. Prévoir une CB virtuelle sur smartphone si l’idée d’enregistrer vos empreintes ou votre photo à des fins de reconnaissance faciale ne vous heurte pas. Le dépannage-cash de Western-union (service Visa) marche bien. En l’absence d’adresse d’hôtel ou de marina, il existe un système de “poste-restante” – en français dans le texte – dans la plupart des pays (le consulat a refusé de me servir de boîte à lettres provisoire).

Lorsque j’expliquais au “wood-maker” que ma carte était perdue ou volée et que je ne pourrais peut-être pas le régler en espèces, il m’a répondu: “Perdue, plutôt… volée je ne crois pas”. Il y a peu de vols dans les îles; surtout grecques; surtout dans le nord-est. Ce n’est pas une raison pour discuter avec un vendeur aimable tout en fourrant sa carte dans la poche machinalement au lieu de la ranger avec attention dans sa sacoche . Sans CB, sans portable, ou sans papiers … l’aventurier n’a plus si fière allure !

(sur les hauteurs de Mytilini un théâtre de 120 m de diamètre qui était visible du large. Les gradins ne sont plus en place mais le lieu  reste remarquable)

     

SOLITUDES ET RENCONTRES :

Il y a plusieurs types de solitudes, comme de rencontres. Certaines ne sont que des bulles éphémères, certaines reviennent aux moments les plus inattendus, certaines semblent signifier quelque chose pour vous; d’autres pas. Peut-être jouent-elles un rôle dans le destin de quelqu’un d’autre. Un mot change une vie, un papillon…

La solitude peut être une chienne vorace.

Seuls?.. nous sommes seuls. Nous le savons; nous faisons tout pour l’oublier. Quand bien même avons-nous quelques amis, aussi mortels que nous le sommes. Leur solitude est la même. Seule notre façon d’être, avec ou contre, diffère.  Enigmatiques à nous-mêmes nous sommes, jeune padawan … Que dire de ceux que nous croyons le mieux connaître?

Alors bien sûr ce n’est pas ‘Into the wild’ ou la Cabane en Sibérie. Encore moins ‘Construire un feu’ de London, ni même Crusoë … Mais elle est là. Elle attend le moment de faiblesse pour fondre sur sa proie. La plupart du temps il nous est difficile de l’apercevoir tant notre esprit déborde de stratégies: faire, parler, se sentir indispensable, mener sa vie, croire, aider les autres, apprendre, se divertir…

On lui échappe difficilement à bord, cette si parfaite unité de temps, de lieu, d’action ou d’inaction. Est-ce le vrai but du voyage? Existons-nous en marge des autres, davantage, différemment ou moins? Ou tout n’est-il décidément qu’illusions; que conventions?

Il n’y a pas de réponse universelle; et elle est d’abord culturelle. Déni, fuite, dépassement, effet de groupe… chacun filtre le cosmos avec le tamis hérité qui lui est propre, qu’il soit baleine ou qu’il soit moule, plancton, poète… Même si pour ma part je doute qu’il y ait seulement deux atomes semblables.

 

 

 

 

 

 

 

Les rencontres, forcément brèves et superficielles n’en sont pas moins intenses. Nous rencontrons qui nous rencontrons. Non pas qui nous choisissons de rencontrer. Même si notre instinct arbitre, nos critères sont plus flottants. Nous nous intéressons aux gens sans nous arrêter à tel ou tel aspect prétendument rédhibitoire. Parfois c’est l’autre qui nous rencontre, comme Panayiotis dans sa taverna, qui ne met pas de barrières ainsi que tant de grecs le font sans parfois en avoir conscience, Evgenia la  jolie la serveuse qui rêve ‘d’aller d’île en île de faire ce que tu fais’…

Ou Dorian, ce jeune normand de 23 ans qui explore les Balkans, la Turquie en vélo et en kayak pliants, l’un portant l’autre selon que la route est solide ou liquide, Aymeric le lillois, avec lequel je revis quasiment la même scène quatre jours plus tard: “vous êtes français?”..

(Aymeric))                .,  ou encore Alper et Aysun    rencontrés via Ali à la marina….

Sans doute suis-je resté marqué par mes années de stop en Scandinavie. De citoyen d’Europe, sinon du monde…

Je me suis amarré cul-à-quai, au quai de la ville de Mytilini. Les grecs défilent le soir, à la fraîche, en famille, en couple, en bandes, avec un(e) ami(e), un chien, une canne, un landau…  Ils investissent les murets, ils profitent de la douceur avant les premiers excès musicaux des bars et des boîtes de nuit.

Ce sont eux en fait qui réveillent mon sentiment de solitude. En navigation, entre action et contemplation, elle peine à s’installer. A terre, elle réveille les mémoires de la jeunesse, de la vie amoureuse, familiale, amicale. Mais elles sont sélectives. O combien de soucis, de frustrations de liberté dans le travail ou dans le couple? de rêves douloureux de voyage en voilier, d’aurores aux pieds légers, d’entrées dans des ports inconnus d’îles à découvrir, d’appareillages au petit matin …  ce que je vis! La solitude peut être une grosse menteuse, sans aucune vergogne.

Elle est révisionniste. Elle nous mène par le bout de nos peurs.

Mais elle nous en guérit.

 

 

LA BELLE CHIOS

 

     

C’est vrai qu’elle est belle cette île. Après Kardamyla tout au nord, qui n’est pas représentative, je descends la côte Est vers KIOS la capitale, que j’écris avec un ‘K’ comme on le trouve parfois, histoire de distinguer la ville, et l’île. J’ai repéré une marina en voie d’achèvement depuis de nombreux mois, en gestion provisoire et surtout gratuite, ce qui n’est pas exceptionnel en Grèce, contrairement à nos pays d’Harpagonautes. Et ce n’est pas neutre quand on se cache d’un gros vent pendant 10 jours, ou simplement qu’on veut visiter une île sans courir.

Il y a donc du monde, une certaine anarchie dans l’occupation des places, et un seul créneau étroit tout au bout du quai principal. J’ai tout préparé, l’ancre, une aussière pour sauter à terre… mais le vent souffle bien depuis le quai, je ne rentrerai pas (il y a un gros gonflable noir contre le mur absent sur la photo). “Vous êtes tout seul? Attendez, on arrive!” … et Bernie tire mon étrave tandis que Karen maintient la poupe avec force et habileté, une suissesse et un français qui viennent d’Australie. Sans eux je repartais. Parfois le ciel vous envoie un émissaire ailé!

Echanges de parcours de vie. Souvent les gens qui voyagent ressentent la différence comme une richesse plutôt que comme une menace. Mais le temps de s’installer ils sont déjà partis.

 

Alors je loue un scooter 3 jours pour visiter Chios: le sud et le musée du ‘Mastic’, puis le nord-ouest et enfin le nord-est.

– LE MASTIC : encore un beau musée, sur les différentes étapes de la culture de l’arbre, de sa plantation à son griffage qui rappelle celui du pin des landes, puis son tri, lavage, séchage… qui ont fait la fortune de CHIOS depuis le XIVème siècle sous des dominations diverses. Culture très encadrée à travers les âges. Le musée témoigne  de la vie quotidienne rythmée par les saisons autour de cette culture.

        

PYRGI : des maisons à la décoration typique. Ce n’est pas grand mais on peut mettre un certain temps à retrouver son scooter…

     

-MEDRA ; un entrelac de passages moyen-âgeux étroits

     

Le nord est plutôt aride. Deux routes en boucle contournent les montagnes.L’une à l’ouest, l’autre à l’Est. A l’ouest je suis quasiment seul à circuler

.AGIA GALA ; un si joli petit village, une grotte, des photos du ‘chorio’ dans les années 50-60, et de l’eau courante sous les platanes. Un accueil très charmant par les dames du village qui conversent en haut sur la place sous un arbre magnifique, et qui ferait une très jolie photo. Je leur demande mais elles préfèrent ne pas être immortalisées!

           

Je redescends saoûl d’air et de ce bleu étourdissant que j’aime à la folie!

         

La boucle Est m’a moins plu. Même si l’on trouve sur la côte une succession de jolies plages familiales qui rappellent qu’on est en août, sans que cela ne soit pesant.

     

Alors que faire?: rester à Chios, en faire le tour? .. Partir pour Samos au risque d’être horripilé par le monde, les mouillages bondés, les flottilles, les discothèques?.. Remonter sur Lesbos et ralentir, ralentir, en prévoyant un itinéraire et l’hivernage?…

… ça devrait pouvoir attendre demain. Et ça fait rire le copain Georges, sur son 50 pieds, qui connaît le quartier (Psara, Lesbos, Inoussès, Chios..) comme sa poche depuis le temps qu’il le sillonne.

“Y’a plus que dans ce coin qu’on est un peu tranquille. Samos? C’est un autre monde, tu verras.

– mais en septembre??

– en septembre c’est pire, il y a davantage de monde parce que tous les charters font des prix”. Chez le marin l’optimisme n’est pas une qualité.

C’est une condition sine qua non.

 

 

INOUSSES

(on embarque!)

(Demandez le …) Programme;  (pour certains c’est indispensable : “… et après vous allez où?”… ).  Eh bien … dans l’ici et maintenant; comme ici, là, maintenant mais ailleurs. Ne pas verrouiller trop tôt le choix de la destination, arrêter la date du départ; s’accorder la possibilité de changer au dernier moment selon le vent, les rencontres! Un luxe.

Où nous allons? c’est simple: on fait le chemin inverse de l’aller: on quitte Psara, par un vent de plus ou moins 25 noeuds, avec deux ris (ça ne paraît pas sur la photo parce qu’on est encore à l’abri de Psara),  on longe la côte nord de Chios, le vent diminue, 1 ris, puis aucun ris, puis le moteur… Selon l’heure et le vent de l’autre côté (côte Est),  on s’arrêtera de nouveau à KARDAMILA, ou bien on poursuivra jusqu’à OINOUSSES-INOUSSES  (en grec le “oi” se prononce ‘i’… donc Inoussès) , soit 7 ou 8 milles de plus.

Il y a quand même une différence entre essayer de vivre le moment présent, ce qui n’est pas toujours facile, et  ne rien prévoir du tout.

– INOUSSES. Ventée mais moins que Psara, vantée 🙂 par tous celles et ceux qui y sont allé.e.s, cette île est avant tout connue pour les nombreux et riches armateurs qui en sont originaires. Cependant contrairement à Cavallo, l’île des milliardaires  dans l’archipel des Lavezzi, il y a de la vie… Le quai où l’on s’amarre est certes privé, si j’ai bien compris, mais il fonctionne comme un port public; et bon marché; quelques semaines par an le quai doit être libre pour accueillir les grands yacht de la Jet Set de l’île qui y  a ses habitudes.

Il y a un supermarché (une épicerie) des cafés, des restaurants, un ferry-boat quotidien pour Chios à une vingtaine de kilomètres (certains y travaillent), Poste, pharmacie, DAB … mais pas de ‘bakery’ le boulanger étant décédé tout récemment. Pas de bling-bling ni d’horreurs esthétiques arrogantes dans le village; plutôt une harmonie, un équilibre, et même une jolie sirène discrète

sur un récif à l’entrée du port.             

Et un magnifique MUSEE NAUTIQUE créé par l’un de ces armateurs Nicholas Lemos,, avec une collection impressionnante de maquettes de bateaux de transport mais aussi de voiliers, réalisées pour nombre d’entre elles par un prisonnier français du temps des guerres napoléoniennes.

Et puis c’est une île à ‘portée de pieds’ , environ 4 km de large sur peut-être 12 de long. Amarrage cul-à-quai vent de travers après une nuit calme au mouillage.  Alors chaussures de randonnée, chapeau, couteau, eau, et sac à d’eau, je pars balader sur les hauteurs , en pleine chaleur ce qui  ne rend pas les photos très euh..  photogéniques:

     

                            

(Toujours sur les hauteurs… )

             (et j’aurai beau soigner la mise en page… le logiciel n’en fera de toute façon qu’à à sa tête)

Quelques vues du port à la nuit tombée …

   

quelques autres du musée …

    (baleinière)

… et vous aurez visité Inoussès!      (matériaux: bois, corne, os de baleine…)

Enfin… un tout petit peu …

 

 

 

 

PSARA … AH! PSARA!

 

Psara … pas si vite.. Psara c’est loin, ça souffle et je peine à décider de l’ordre des prochaines étapes. Chios, la grande île au sud-ouest, Psara 30 milles plus à l’ouest, et Inousses 7-8 milles à l’est. Le vent sera nord, certes… Mais il faut d’abord sortir du golfe Géras. Et à force de jouer les pas-pressés j’en sors à 16 heures. Un peu tard pour une traversée de 35 milles avec assez peu de plans-B.

Donc mouillage supplémentaire et sans histoire dans l’anse de Paralia Limonario, seul à l’ancre, et l’occasion de se baigner enfin.

KARDAMILAS :

le lendemain le vent est fort, de plus en plus ouest, et j’arrive de Lesbos à Kardamilas, au nord de CHIOS, sans un ris, avec des rafales à presque 25 noeuds en comptant sur la protection de la côte et un peu de réussite pour ne pas réduire, et ça fonctionne; il y a de la place au port, et le village a l’air comme j’aime: des gens qui te laissent vivre, des enfants qui font la course avec leur vélo ou grimpent sur les statues, peu d’ ‘estrangers’…

  

Et l’accueil est comme souvent un mélange de politesse, d’indifférence,  de gentillesse, et de disponibilité. Je prends le temps d’installer le taud, de faire le plein d’eau avec un jerrycan, il n’y a qu’une borne assez loin, et le gasoil m’est livré le lendemain au bateau par le monsieur d’une station voisine en bidons de 20 litres. En contrepartie de ces faibles commodités  la place coûte.. moins de 8 euros la nuit! …

– PSARA :

La dernière (nuit) porte conseil: ce sera Psara. C’est elle que j’ai le plus envie de voir.

Si je choisis la facilité, INOUSSES, une île encore plus petite, mais qui a donné naissance à nombre d’armateurs grecs fameux, pas sûr d’avoir le courage de remonter contre un meltem furieux pour la visiter. On sait comment descendre le meltemi; le remonter est une autre affaire quand il est fort. Quand il est très fort..  on reste chez soi en attendant que ça passe; en mettant un blog à jour, par exemple.

Aujourd’hui il sera faible et plutôt contraire le long de la côte nord de Chios, puis force 5 ou 6 pour traverser de Chios à Psara. J’ai pris 2 ris, et en arrivant ça monte à plus de 25; 26, 28… Avec deux ris on est confortable!

      

    

La population de Psarà a été massacrée par les turcs en 1824 en représailles aux nombreuses actions de rébellion contre la domination ottomane. C’est une des premières à s’être soulevée avec Hydra, Spetzes.. Les quelques rescapés ont fondé une colonie à Eretria, sur l’île d’Evvia, celle de mes amis Philippe et Katia qui m’avaient si chaleureusement accueilli chez eux en avril. Katia a des ancêtres psariotes.

Le vent est fort, le vent est presque toujours fort à Psarà (l’accent est dans l’autre sens, mais allez le dire au clavier de mon Dell!). Et comme il ne va pas baisser de si tôt avec ses rafales à 30 et plus, je gonfle l’annexe  pour aller à terre; prudemment: mouillage, rames, écope, moteur,  réservoir plein, masque, tuba et … short de bain parce que ça va rincer. Lancer le moteur avant de lâcher les amarres, petite vitesse; en fait on remonte patiemment en longeant la côte, et on arrive à bon port pour explorer les hauteurs, le village, et la taverna où j’ai lu quelque part qu’il y avait des pâtes au homard! je crois bien n’en avoir jamais mangé… Je m’attendais à des tagliatelles avec quelques miettes de crustacés au milieu… que nenni:

(plat familial pour marin solitaire : pâtes au homard,  alias Astakos , en grec, et Lobster outre-Manche) …

… faudrait voir à ne pas trop prendre des habitudes! )

   

   

           (le plaisir de dire à cette dame dans mon grec misérable que je trouve son village

magnifique … et de voir son visage s’illuminer!)

Oui c’est ça qui me manque et que je cherche, une bribe par ci, une bribe par là: un monde rousseauïste où le coeur parle avant la tête; ces moments rares où les gens s’ouvrent sans calcul avant de reprendre leur chemin, sûrement heureux eux aussi d’avoir trouvé cette occasion de partager quelque chose avec cet étranger qu’ils ne reverront plus.

Le soir je m’arrête voir ‘Eleanor’, le voilier de Tobias et Michaela qui hésitaient un peu à mettre leur annexe à l’eau, parler avec eux de l’intérieur de l’île, puis Eric sur ‘Ninive’, qui m’offre une bière et qui lui ne s’intéresse pas tant à la terre qu’à la navigation, au bricolage, et à sa vie sur son bateau … j’en ai connu un autre 🙂 … petits moments précieux avec des gens différents.

Mais Psara! Comment ne pas tomber amoureux de PSARA ?…

PERDRE DU TEMPS …

Perdre du temps avant de descendre dans le sud, retrouver le bruit,  l’agitation, le manque de place, l’été… Tout est bon pour traîner autour de Lesbos, grande, peu fréquentée, desservie par sa situation un peu nord, mais surtout sa réputation d’ ‘ île aux migrants ‘.

Avec Ali on avait longé le camp, ou un camp; baraquements et murs blancs sur la route de Molivos; juste à côté du plus gros Lidl de l’île. Malaise.

A Mythylène il y a une famille nombreuse de gitans qui font la manche; femmes enceintes, gamins; ils passent toute la journée à sillonner les terrasses des cafés. J’ai compté 11 passages à ma table; la dernière n’avait pas trois ans. C’est triste mais pas en proportion de ces gens parqués dont certains deviennent fous d’attendre un temps indéfini. On peut tous attendre si l’on sait que cette attente prendra fin.

Points d’observations sur les hauteurs, patrouille des coasts-guards. La Grèce fait le job pour l’Europe, espace de démocratie… N’empêche.

     

Je m’étais promis de remonter les deux golfes. D’aller voir SKALA LOUTRON et de poursuivre après vers le nord. Mais le vent ne se calme pas. J’y arrive en tirant des bords à la loyale, sans le moteur, le chenal est un peu étroit pour louvoyer mais j’ai un ris dans la grand-voile et le génois, réduit, passe assez bien dans les virements.

Malgré sa bonne réputation je trouve le coin décevant; mouillage très sûr, mais rafaleux, eau trouble,  gens peu accueillants. Parti pour rejoindre la petite chapelle qui domine la baie à l’Est j’en suis dissuadé par les chiens. Le village de LOUTRA qu’on aperçoit à deux kilomètres offre peu de points de vue publics sur la mer. Des oliviers vieux et beaux  mais grillagés, une campagne un peu monotone… Et surtout ces rafales qui finissent par m’user la cervelle. Adieu la Skala.

Allons voir ces Thermes tout en haut, malgré le vent, rien n’est plus mauvais pour l’esprit que de poireauter en plein soleil sans même s’offrir un petit plouf.

THERMA : 1 ris toujours, 20 noeuds, rafales à 25-26-28… le bateau marche comme un avion. Je croise Ignacio mon voisin chilien parti  un peu avant qui s’en retourne plein pot vent arrière.

Mais le golfe s’évase et la progression contre le vent est plus facile. Je suis peut-être un peu trop voilé mais il nous suffit de nous rapprocher de la côte pour le voir mollir sans avoir à prendre le deuxième ris.

Tout en haut baie immense, devant les thermes, un seul bateau à l’ancre, et une mer plate comme chez nous par temps de tramontane.

     

Là encore eau propre mais trouble; la possibilité de se rafraîchir même si l’image des méduses sur Navily me trotte dans la tête. Et puis il y a les Thermes, un peu plus loin une taverna sous les arbres où les gens sont gentils, et surtout une piscine d’eau thermale chaude à la température idéale, avec un spa face à la baie, en général squatté par des buveurs de drinks en pleine séance de décontraction (“Osez la Grèce!” ) et même des massages… et là je tombe sur une Jocelyne venue de République Dominicaine, compétente autant que solaire qui  me remet le dos à l’endroit et qui me parle en espagnol… Ce n’est pas si fréquent mais…  je dirai que se faire du bien …  ça fait parfois vraiment du bien!!

        (le spa, à droite, eau thermale à 39 degrés)

(on distingue une petite tache moche sur la photo du milieu… mais en fait si on zoome c’est un très joli papillon flashé en plein vol… à moins que ce ne soit un nouveau genre de mini drone?… )

   

   Bref  …

      

 

…. nous avons pris les eaux!

Quand même une photo prise à la taverna: ouzo et mézzés. Cela fait deux-trois fois que je mange là. C’est eux qui me proposent les mézzés pour le prix de la moitié d’un repas.

Puis le patron vient m’apporter deux kilos de grosses tomates de son jardin dans un sac plastique… “ce n’est pas organique mais …”

je comprend qu’il ne traite pas … et aussi que le sens de l’hospitalité est toujours bien vivant!

(restaurant ‘le Panorama’,  route de Mitilini )                  

LESBOS TOUR, LES GRANDS ‘KOLPOS’: KALONIS ET GERAS

Quand on regarde la carte de Lesbos, on a l’oeil attiré par deux immenses golfes ouverts au sud. Un paradis de marins: se mettre à l’abri de tous les vents; peut-être des ennemis. Avant le Gps si vous étiez Arabe, Phénicien, ou Turc ou Grec d’une autre île, et sans trop de cartes non plus,  la connaissance de la géographie locale n’allait pas de soi.

D’ailleurs je suis aussi en repérage dans ce tour de l’île avant l’échéance du 10, retour à Mythylène. Il s’agit de voir de ses propres yeux ce que décrivent les guides, ou ce qu’en disent les autres navigateurs, ressentir l’atmosphère du lieu pour s’appesantir peut-être,  plus tard, si affinités…

– ORMOS APOTHIKES : à l’entrée du premier golfe, sur bâbord.

Quand on remonte au près, au ‘trop près’ pour être exact, même avec l’appui du moteur contre un vent de 25 noeuds, qui serait négociable s’il venait un peu plus de l’Est au lieu de vous écarter de la terre … eh bien, on est content de trouver ces paysages limoneux, balisés car les limons s’accumulent par endroit sous l’action des vents dominants.

Les commentaires sur la taverne sont élogieux… il ne reste plus qu’à regonfler l’annexe après avoir assuré le mouillage. Et comme j’ai le temps et l’humeur buissonnière, je pars à la rame et au hasard (zeugma) explorer une première petite rivière. Mais la profondeur diminue très vite…

      … et les tortues prophétisent dans un grec ancien qui me dépasse.

Nullement découragé je reprends la rame en souquant ferme contre le vent pour aller à l’aventure. Qui d’entre vous n’a pas eu envie de remonter une rivière juste pour voir, sans avoir à se soucier du soir qui tombe ou de son estomac, ou de la journée du lendemain? Je le fais et j’ai 12 ans, 13 peut-être… Sûrement qu’il y a quelque chose après cette petite plage, ce petit cap…

Oui il y a quelque chose. Un estuaire. Un paysage, un monde merveilleux.

  

  

Allez ne t’inquiète pas, tu l’auras ta taverna… juste à côté du port, de la mer, de Ponyo, des bateaux…

  

– ORMOS GERAS : AVLONAS

(pêcheur avec un bon moteur: c’était après Chrousos,  avant Apothikes;  on marche à la voile à 7 noeuds, ça souffle bien, et dès qu’on ralentit un peu il gagne sur nous)

 

Autre ambiance. La météo est capricieuse. Sur le papier elle dit non. Mais le vent a molli. Et si… Il n’y a guère d’endroit pour se cacher sur cette côte. D’un autre côté elle est globalement sous le vent, mais hier celui-ci était plutôt Est. Et remonter du 25 noeuds presque de face, moteur ou pas, n’est pas aisé.

Et aucune envie de repasser la même nuit qu’au mouillage de CHROUSSOS , juste avant Apothikes, ou même en se collant à la falaise, avec un vent de nord on n’échappait pas à la houle de …  sud-est!

J’ai de la chance. Le vent est fort mais autorise une remontée musclée, sauf en arrivant à l’entrée du golfe où on l’a juste de face, rafales à 30. L’entrée est magique.

     

   

Le mouillage que j’ai choisi est une toute petite station balnéaire avec des fonds qui remontent très vite, passant de 10 à 1,50 mètres, et des baigneurs qui ont pied tout autour. Je cuis. Les gens s’en vont vers 18h. Annexe. Taverna. La plus sympathique que j’ai vue en Grèce. Des sardines à tomber. Des hirondelles au plafond (chelidonia en grec), un écrin de verdure autour d’un “platane” au tronc ridé… Un havre! Il commence à faire très chaud par ici, malgré le retour des arbres dans le paysage.

   

Et les grecques, dans tout ça… ?

… Elles vivent leur vie, pardi!

A propos; non, ça n’a rien à voir (quoique..) : le formulaire de contact dysfonctionnant (apparemment une quarantaine de personnes m’ont laissé des messages que je n’ai jamais reçus et auxquels je ne pourrai répondre, je l’ai purement et simplement supprimé. Non je ne passerai pas à WP- Form-Pro! Mes amis ont mon adresse email et ce blog n’a aucune ambition commerciale ni même publique. Avec toutes mes excuses.

 

 

 

 

LESBOS: SIGRI

– ASPRESOS :

Quel bonheur de naviguer à nouveau. J’ai jusqu’au 10, retour des artisans, pour faire le tour de Lesbos, ou une partie selon la météo. Pour l’instant le vent est nord, contraire, mais négociable, et j’arrive sans trop de peine à la petite île d’ASPRESOS, assez haut pour pouvoir atteindre MYTHIMNA ( par la mer cette fois) dans une seconde étape.

ASPRESOS c’est LE petit mouillage sauvage aux eaux turquoises dont tout le monde rêve, en n’oubliant pas que turquoise est souvent synonyme de sable sans herbiers, donc de désert sous-marin.

   

On en rêve; on y plonge avec délices; on a chaud à bord comme à terre;  peu de vie à part les oiseaux de mer… Allez on ne va pas bouder son plaisir, c’est quand même très beau!

  

En fait avant MYTHIMNI il y aura PEDI, ce qui nous fait faire un petit retour en arrière mais j’ai envie de voir à quoi ça ressemble et on n’est pas pressé… et puis il y a une bonne taverna, un jolie plage familiale, et un bon mouillage sans houle…

-SIGRI :

   

Gros coup de coeur là aussi. Le village est charmant, le fort un peu déglingué, les environs sont austères et déboisés par les vents, quel contraste avec la Lesbos de l’Est! Les cris venant de la plage, le sable foncé, le tourisme familial, la boulangerie, les 2 épiceries .. me rappellent les vacances d’autrefois en Espagne, avant le bruit et le béton, quand les journées étaient interminables: “allons il faut y aller maintenant – oh non Maman !! encore un peu!”. Nostalgie plus rassurée que triste: ça existe encore!

(ça ressemble à un menhir, mais là c’est.. autre chose!)

Ce qui n’empêche pas la commune d’avoir un musée superbe dédié à la ‘forêt pétrifiée’ avec une très belle collection de cristaux, de fossiles animaux et humains (qu’il est interdit de photographier), et surtout végétaux: la forêt a été recouverte de poussières volcaniques qui avec le temps et le lessivage dû aux intempéries a vu peu à peu divers minéraux se substituer au carbone des troncs. On trouve des troncs de séquoias mais aussi d’émouvantes et délicates feuilles patiemment dégagées.

Je suis à chaque fois surpris par la qualité des musées grecs.

        

A quelques kilomètres un vaste site où l’on trouve des arbres en pierre debout ou couchés. Etonnant.

      

 

LESBOS: MITILINI-(MYTHILENE)

MYTHILENE :

   

Je ne le crois pas!: 15 jours que nous sommes scotchés ici, au quai du port de la ville. En attente des artisans mais surtout du déblocage de la ligne internet, de la carte bleue, de la tablette… toujours les mêmes!… Et de conditions météo plus soft! Délai pourtant trop court pour voter aux législatives..

Il fait chaud, c’est la ville, il y a du monde; moins qu’en mer Egée-Ouest cependant, dans les Ionniennes; ou même que plus au sud, dans  les Cyclades. Moins de boîtes de location, éloignement d’Athènes… Même si de nombreux voiliers turcs profitent comme nous du bas coût des ports grecs et de la discrétion des autorités portuaires.

Aussi, pour la plupart des ‘captains’ – puisque c’est ainsi qu’on nous interpelle –  y a-t-il La Grèce   … et le reste du monde! Aussi aimons-nous les grecs, qui nous permettent de nous sentir ‘chez nous-chez eux’, dans un pays aux nombreux envahisseurs saisonniers, parfois résidents, et avec un pouvoir d’achat différent.

Et mettons-nous dans un même panier la plupart des autres destinations méditerranéennes pour lesquelles le plaisancier est devenu une vache à lait, France, Espagne, Italie, Croatie… avec places au port à plus de 100 euros la nuit et confiscation des abris naturels par des investisseurs plus blancs que neige.

MOLIVOS ET PETRA :

   

   

Les quelques amis que j’ai revus à la marina rentrent chez eux en juillet. J’ai loué une voiture avec Ali pour aller à MOLIVOS-(METHYMNA) .. prononcer Molinos.. Très gros coup de coeur pour ce site très beau, à la fréquentation touristique raisonnable, à la plage inspirante, même pour qui s’y ennuie vite. Des canadiennes me disent qu’elles y étaient quasi seules il y a un mois; que leur professeur vient ici depuis trente ans et que cela n’a presque pas changé. Petite parenthèse d’éternité.

Le retour à Mythilène n’en est que plus pesant. Car une des nombreuses choses que m’apprennent le voyage, c’est que tous les lieux ne se valent pas. Sinon pourquoi avoir trouvé ses marques à Egine, et pas ici. Objectivement la ville a tout pour plaire… Parce que c’était moi, parce que c’était elle… cela ne se commande pas… Mais aussi quelle idée d’entreprendre ces travaux maintenant? … Je ne regrette pourtant  pas: le soleil n’a pas encore été vraiment méchant, et j’apprécierai l’ombre avant peu.

   

La patience n’a jamais été mon fort. Je dois à Ali, d’avoir pu rester 15 mn immobile sur un transat et sous un parasol, à juste écouter, regarder, éprouver cette mer si belle et si sereine. Sans lui, le turc, l’oriental, je serais passé à côté, happé par la découverte ‘urgente’ du port. C’est ce qui nous manque, souvent: aller voir; ne pas se fermer; voir le monde avec les yeux d’un autre, à la sensibilité, à la culture, aux habitudes différentes. Regarder différemment.

Pour voir le relief il nous faut deux yeux. Pour voir la vie en relief il nous en faut quatre. Cela n’a rien de facile; avec  le temps nous avons tendance à nous automatiser; à aller au plus court; nous savons. Et notre cervelle ne nous aide guère à en prendre conscience, car elle n’est pas indépendante. Son raisonnement  se fonde autant sur des conventions que sur des vérités. Demeure cette part oubliée jamais remise en cause, qui rend l’autre infiniment salutaire.

 

MARMARA

ISTANBUL … et après? Après on se sent un peu vide, comme après Delphes, mais différemment. Vents changeants, vents contraires, régime de sud … Il va falloir y aller à pied! Et c’est loin.

Traversée de la mer de Marmara puis Dardanelles-retour: un peu de vent et pas mal de moteur.: HEYBELIADA, ARMUTLU, KURSUNLU, jusqu’au port de MARMARA sur la côte sud;  puis KEMER et sa vieille ville de PORION :

– HEYBELIADA c’est l’une des ‘Iles des Princes’, où étaient envoyés les fils du Sultan pour leur éducation quand ils devenaient pubères et qu’on ne pouvait plus les laisser batifoler au Harem de Papa. D’ailleurs ils avaient vite leurs propres favorites, ainsi que la progéniture qui assurait sa stabilité à la dynastie et à l’Empire.

Etonnamment toutes ces maîtresses ne devaient pas seulement être belles, mais aussi intelligentes; un peu comme les hétaïres de l’ancienne Grèce.  Car elles étaient potentiellement mères de Sultans, ce qui n’est pas rien. Peut-être aussi un homme puissant avait-il besoin d’autre chose que de plaisirs charnels. L’une d’entre elles, mère du futur Mehmet IV alors âgé de 7 ans, a d’ailleurs assuré avec brio une régence longue et sans partage.

Mais  Istanbul s’éloigne et HEYBELIADA ne me passionne pas. La mer de Marmara non plus, à l’image de la navigation dans les conditions que je rencontre. Littoral urbanisé pas glamour du tout. Eau chargée d’algues et de méduses, avec heureusement la compagnie régulière des dauphins, petits ou grands…

      

    

(mouillage d’ARMUTLU)

L’île de MARMARA pique ma curiosité toutefois, pour ses carrières de marbre, célèbres dans le monde entier, mais qui ne m’a pas semblé le lieu le plus écologique qui soit… L’île a deux faces: sud, plutôt boisée et rurale; nord, plutôt saignée (à blanc?) 🙂 déboisée, desséchée…  Il y a des centres de vacances avec des aires de jeux – sol synthétique en plein soleil et sans un arbre – qui laissent rêveur!

La vieille ville de PORION :

L’occasion de rêvasser en bord de mer et de faire quelques jolies photos de ce site thermal et romain en se dégourdissant un peu les jambes …

Il me tarde maintenant  de repasser à CANAKKALE, de faire les papiers de sortie à AYVALIK au sud,  puis les formalités inverses à MITILINI (LESBOS), et de rentrer en Grèce.

On a toujours besoin d’autre chose! Il y a toujours une excellente raison.

(Tiens, te revoilà toi? …)