C’est un mouillage double qui ressemble à la ‘place to be’ de Kythnos. Une baie ouverte au sud, une au nord, séparées par une bande de sable. Le vent ayant viré au nord, on vise la baie ouverte au sud, je vois que vous suivez! Il y en a même une seconde au cas où.
Le cas où … se présente sous la forme d’un troupeau de catamarans de location!! .. alors nous entrons dans la troisième. Il y a une petite jetée, un tracteur, des gens.. Malgré sa petite taille il semble qu’elle soit habitée. Je demande en grec si je peux laisser l’annexe, puis où je peux aller promener. ‘Où tu veux! Il y a des routes!’ ‘d’où tu viens?’ ‘de France’ ‘tu es tout seul dans ton bateau?’ .. ça semble lui en boucher un coin, il est plus paysan que marin, j’ai aperçu des brebis en venant.
Et me voila parti. Il me suit avec le tracteur et me fait signe d’approcher: ‘tu es vraiment venu seul? .. tout seul?’ .. il parle avec sa fille et un autre monsieur, ça fait débat. Puis on se salue et on reprend nos routes. Le soir doré tombe sur le paysage. J’arrive à faire durer le soleil en escaladant la colline. La vue est splendide. D’où je suis j’entends encore la musique qui vient du plus gros catamaran d’à côté. Il a sorti un jet-ski de sa soute tout à l’heure et m’a fait un bonjour de la main. “Est-ce que ce monde est sérieux?”
D’en haut on voit Mykonos en face, Délos à droite… la lumière est splendide, le paysage aussi, on se croirait en Irlande.
La beauté s’apprend. La laideur aussi d’ailleurs. Mais on n’apprend pas la laideur dans un paysage pareil. Je pense à toutes ces scènes où Monsieur Miyazaki interrompt le cours de son récit pour suivre et nous donner à voir insectes, poissons, le vent dans un arbre ou un champ de céréale. Cette île, … c’est du Miyazaki.